Le projet de loi sur la santé de Marisol Touraine a été voté en première lecture par l’Assemblée Nationale le 14 avril 2014. Il ne sera applicable qu’après passage au Sénat et publication des décrets d’application, mais on peut supposer que les principales mesures ne seront plus remises en cause. Parmi elles se trouve l’apposition d’un code couleur sur les aliments, censé favoriser la santé alimentaire en incitant les français à se diriger vers les aliments les plus sains.

 

Un code couleur simple et surprenant

Le nouvel étiquetage nutritionnel est destiné aux aliments transformés (plats cuisinés, yaourts, céréales, etc.). Il repose sur une échelle de cinq couleurs allant du vert au rouge, suivant la composition des aliments.

Le magazine consumériste Que choisir a anticipé cette mesure en vérifiant la couleur qui serait apposée sur certains produits, avec des résultats souvent surprenants : un plat cuisiné Weight Watchers, présenté comme un produit de régime, obtient ainsi une moins bonne couleur qu’un plat cuisiné Marie sans prétentions particulière !

 

Les industriels remontés contre cet étiquetage facultatif

exempleDe tels exemples, qui viennent battre en brèche la communication calibrée des industriels, expliquent sans doute l’opposition de nombre d’entre eux à cet étiquetage, pourtant facultatif : l’étiquetage ne sera pas obligatoire, afin de ne pas contrevenir aux règles européennes, et rien n’obligera les industriels à y recourir.

Des amendements vidant le texte de son contenu sur ce point avaient ainsi été fournis le lobby de l’industrie alimentaire à des députés de l’opposition, qui n’avaient plus qu’à les signer, mais ils ont été rejetés par la commission de l’Assemblée Nationale. On peut supposer que cette manœuvre se reproduira au sénat, où l’opposition dispose de la majorité, mais le dernier mot restera à l’Assemblée Nationale en cas de divergence entre les deux assemblées et le dispositif devrait être malgré tout adopté.